Résumé
L’article aborde les enjeux théoriques de l’analyse du discours appliquée à la poésie générée par l’intelligence artificielle (IA). Il montre comment, avec l’émergence de la poésie IA, certaines théories d’analyse du discours, telles que les fonctions du langage de Jakobson, la théorie de l’énonciation, la pragmatique intentionnelle, les approches psychanalytiques et psychologiques et la sémiologie de la communication, ne sont plus entièrement applicables. En effet, ces théories supposent l’existence d’un émetteur conscient transmettant le message de façon intentionnelle. Or, l’IA, qui génère les poèmes, n’est pas un être conscient et ne communique pas intentionnellement. Les analyses démontrent qu’il existe d’autres théories mieux adaptées à l’étude de la poésie IA, telles que l’analyse linguistique, la sémiologie de la signification et la pragmatique d’usage centrée sur les interactions homme-machine et les sciences et technologies sociales. Celles-ci permettent d’analyser le discours sans se préoccuper de la présence ou non d’un auteur. Appliquer des théories inadéquates à la poésie IA revient à commettre des erreurs anthropomorphiques.
